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Contre les violences conjugales: une plateforme

La semaine dernière, c’était la rencontre annuelle des 80 membres de la plateforme de lutte contre les violences conjugales. Une plateforme animée par la Province de Hainaut. Une très belle collaboration entre  le service d’action sociale VEGHa qui gère ce projet et  le Centre d’Innovation et de Design à Hornu qui a mis ses locaux à disposition. Le thème de cette rencontre: « Violences conjugales : quel impact sur les enfants ? »

« Entre 3,4 et 11% des femmes enceintes sont victimes de violences » assènent les représentantes de l’APEP (Aide et Prévention Enfants-Parents).  Et, comme l’explique la docteure Reine Vander Linden, « chaque action envers un bébé, même in utero, va lui faire découvrir le monde pas à pas et quand la réponse est inadéquate, cela lui engendre une situation de stress. »

« L’exposition des enfants aux violences conjugales constitue une forme de maltraitance en constante évolution pendant des années », confirment les représentantes de l’APEP, comme de l’anxiété, du décrochage scolaire, etc.  Pire encore, « 5% des enfants maltraités deviennent des parents maltraitants, soit 8% de plus que dans une situation ‘normale’ ,» explique la sociologue Christine Acheroy du CERE, le Centre d’expertise et de ressources pour l’enfance.

Toutes les intervenantes s’entendent sur le fait que les conséquences sur l’enfant sont difficilement repérables suite au silence, à la peur de parler ou au fait que l’extérieur est vécu comme dangereux. 

Selon Véronica Saldi de Solidarités femmes, « les enfants développent des stratégies pour s’adapter à un contexte de violence. »  Cela va de la déconnexion émotionnelle à la recherche d’amour et d’acceptation en passant par la création de situations imaginaires, voire, en une forme de déni, en s’identifiant à l’agresseur.

Le travail sur le terrain vise à créer de la résilience qui « n’est pas comprendre mais poser un acte différent », comme le résume Boris Cyrulnik, l’une des sommités dans le domaine.

Développer des pratiques et utiliser des outils. 

Ecout’émoi, un service de l’AJMO, travaille avec des maisons d’accueil pour femmes battues comme le 26 ou l’ASBL Les Frangines. Parallèlement, tant pour les mamans que pour leurs enfants, plusieurs groupes de paroles réguliers sont mis en place qui parviennent à créer une résilience entre elles et eux.  Pour y arriver, des travaux d’écriture commune, l’utilisation de cartes « d’humeur » adaptées et des jouets qui permettent de faire des transferts sont très utiles.

On l’aura compris, la problématique est vaste, complexe et les réponses sont très diversifiées, parce qu’il s’agit surtout, au-delà de résoudre des situations de crise, de contribuer à créer un avenir le plus harmonieux possible pour les enfants, ces adultes en devenir.

Vous aussi, vous êtes concernés professionnellement par les violences conjugales et souhaitez rejoindre l’une des plateformes à Tournai, Mons ou Charleroi, contactez le service Violence, Egalité et Genres en Hainaut au 071 447 211.

Et pour en savoir plus, visitez le site web de l’Action sociale.