La brochure annuelle « Le Hainaut en cartes et en chiffres » vient de sortir. C’est le fruit d’une collaboration soutenue de nos collègues de Hainaut Développement et de ceux de l’Observatoire de la Santé.
Le résultat: une analyse fine des données qui permet d’épingler les défis structurels auxquels le Hainaut fait face en matière de démographie, d’emplois, de niveau de vie, d’économie, d’aménagement du territoire et de santé autant que de déterminer l’impact des crises récentes sur notre province.
Et les informations obtenues sont édifiantes. Une population de 1 360 074 habitants: la croissance démographique est positive mais contrastée. On voit des disparités territoriales marquées avec une attractivité résidentielle variable, selon les communes et leur situation géographique.
Un taux d’emploi en hausse, même si avec 64,3% il reste inférieur au taux wallon (67,1 %) et belge (72,3 %). L’inactivité concerne près d’un tiers (30 %) de la population en âge de travailler, soit cinq fois plus que le nombre de chômeurs.
Bien que le taux d’activité augmente, l’écart avec les autres régions continue de se creuser et la précarité croît. Le Hainaut se distingue aussi par des emplois moins qualitatifs, un niveau d’instruction plus faible et une proportion plus importante de familles monoparentales.
La mobilité transfrontalière offre une opportunité de dynamiser le marché du travail d’autant que les crises successives ont eu un impact important sur la croissance des entreprises du Hainaut voire leur création.
Le travail mené par nos collègues s’attache aussi à mesurer la qualité de notre cadre de vie. Par exemple, l’artificialisation des territoires. Actuellement, 15,1 % de notre territoire est artificialisé, contre 10,9 % en Wallonie. Depuis la crise Covid, ce rythme est en hausse.
Cela menace nos espaces naturels, agricoles et forestiers, essentiels dans la lutte contre le dérèglement climatique. Et paradoxalement, il faut répondre aux besoins de logements et à ceux des entreprises qui veulent s’installer chez nous. Des moyens existent pour concilier le tout: la rénovation du parc immobilier ou la réhabilitation de friches industrielles, nombreuses en Hainaut.
L’impact sanitaire de la précarité, du cadre de vie ont des répercussions directes sur la santé: l’espérance de vie en Hainaut s’éloigne de la moyenne nationale. La pression immobilière limite l’accès au logement mais d’autres problèmes méritent notre attention: la prévalence des maladies chroniques, les grossesses chez les adolescentes, la pénurie de médecins généralistes, les pratiques préventives de lutte contre les cancers à valoriser…
En conclusion de l’ensemble de ces constats socio-sanitaires en Hainaut, intégrer la santé dans toutes les politiques n’est pas seulement une option, c’est une nécessité. Chaque décision publique, qu’elle touche à l’urbanisme, à l’éducation, à l’environnement ou à l’économie, a un impact direct ou indirect sur la santé des populations. Adopter la santé dans toutes les politiques permet de limiter les problèmes de santé évitables, de réduire les inégalités sociales de santé et d’améliorer durablement la qualité de vie.